En 1974, une expertise anthropologique d’ossements de Marie Madeleine fut confiée au CNRS. Ces ossements provenaient de la crypte de Saint-Maximin, de la grotte de la Sainte-Baume et du reliquaire de l’église de la Madeleine à Paris. Les scientifiques ne peuvent pas affirmer qu’il s’agit bien des ossements de Marie-Madeleine, mais ils précisent que ce sont des ossements de femme, de petite stature, de type méditerranéen gracile, âgée d’une cinquantaine d’année. Or, que nous dit une ancienne Vie de Marie Madeleine, du VIIème siècle sans doute, qui cite d’ailleurs un texte écrit par Saint Maximin lui-même ? Il nous dit, à deux reprises, que Marie Madeleine avait un petit corps : « corpusculum », ce que confirmerait, vingt siècles après, l’expertise du CNRS :
« Ainsi, avant que brille l’aurore du Dimanche de la Résurrection, le bienheureux Maximin se rendit seul à son oratoire, comme il lui avait été commandé. Et, en ce lieu où il avait coutume de prier, il aperçut devant lui la bienheureuse Marie-Magdeleine, se tenant debout au milieu de ces anges qui l’avaient amenée là. Elle était entourée d’une si grande splendeur de lumière que tout l’oratoire lui-même brillait d’une lumière plus claire que la lumière du jour. Alors que l’homme de Dieu restait auprès de la porte, un peu à l’intérieur, il vit le chœur des anges se retirer, et la servante, restant seule au milieu, prier les mains étendues. Elle était toutefois élevée de terre dans l’air de manière qu’il semblait y avoir l’espace de deux coudées entre la terre et son petit corps (corpusculum). Comme il craignait d’approcher plus près, la bienheureuse familière du Christ se tournant lentement lui dit : « Approche-toi plus près, Père ; ne fuis pas ta familière et contemple quelle sienne clarté Dieu fait luire autour de moi ». « alors qu’il s’approchait, comme nous l’avons trouvé exprimé dans les livres du même bienheureux Maximin, le visage de sa servante, à cause de la visitation continuelle et divine des anges, irradiait de telle sorte que quelqu’un aurait pu regarder plus facilement les rayons du soleil que son visage. » « Alors elle demanda au Bienheureux Maximin qu’il convoquât les prêtres et tout son clergé. Une fois qu’ils furent présents, elle reçut le corps et le sang de son Sauveur, présentés par le bienheureux évêque, avec une très grande inondation de larmes. Puis elle recommanda à tous les assistants de prier plus attentivement. Enfin, au milieu des oraisons et des larmes de tous, son petit corps (corpusculo) s’étant affalé au pied de l’autel, cette très sainte âme migra vers son Seigneur, au jour de sa Résurrection et à la première heure. » « Après son trépas, une odeur d’une telle suavité se répandit là qu’elle fut sentie par tous ceux qui entraient dans l’oratoire pendant environ sept jours ».
(Cité par Faillon, tome II, pages 450 D et 451 A. et traduit par le frère Philippe Devoucoux)