Prison Place de Lenche |
Primauté de Marseille ? Le premier Concile d’Arles (314) Ce concile s’était réuni à la demande de l’empereur Constantin dans la ville d’Arles, où il aimait résider. Il y avait invité tous les évêques de l’Occident. Quarante-quatre Églises furent représentées : les Églises d’Italie, de Dalmatie, de Gaule, de Grande-Bretagne, d’Espagne et d’Afrique. Seize vinrent de Gaule. Laquelle eut la préséance ? Celle de Marseille. Qui signa en premier les conclusions du concile ? Oresius, évêque de Marseille. Pourquoi Oresius, si ce n’est qu’il était le successeur de Lazare, ami du Christ et ressuscité et qu’en lui, c’est Lazare que l’on honorait !Lettre de l’Église d’Arles au Pape saint Léon (510) Cette tradition nous est aussi confirmée par la liturgie de l’ancienne Église d’Arles, et par une lettre au pape saint Léon en 445. Dix-sept évêques y réclament le rétablissement de droits sur l’Église de Vienne, dont l’évêque d’Arles a été privé : « Toute la Gaule sait, disent-ils, et la sainte Église romaine ne l’ignore pas, qu’Arles, la première ville des Gaules, a mérité de recevoir de saint Pierre saint Trophime pour évêque, et que c’est de cette ville que le don de la foi s’est communiqué aux autres provinces de Gaule ». Ne purent pas signer cette lettre les évêques de Marseille et d’Aix, dont la fondation des Églises remontaient à Saint-Lazare et à Maximin, ni les évêques des églises qu’ils fondèrent : Avignon, Toulon, Orange, Cavaillon, Sisteron… Car dans cette lettre les dix-sept évêques ajoutaient : « Nos prédécesseurs ont toujours honoré l’Église d’Arles comme leur mère ; et suivant la tradition, ils se sont toujours adressés à ce siège pour demander des évêques : on sait que nous et nos prédécesseurs avons été ordonnés par l’évêque d’Arles. » Il est difficile de savoir qui, de Lazare ou Trophime, a mis le premier le pied en Provence, mais il est évident que les Églises fondées par saint Lazare et ses compagnons ne pouvaient reconnaître comme mère l’Église d’Arles. En revanche, l’année suivante, Venerius, évêque de Marseille, signe, après l’évêque d’Arles et celui de Vienne, une lettre à saint Léon sur un sujet concernant la foi. C’est également en troisième qu’il signera au deuxième Concile d’Arles. Pourquoi Marseille a-t-elle perdu la préséance ? C’est par une décision administrative que l’évêque d’Arles devint primat de la Province Viennoise. Arles, Vienne et Marseille s’étaient longtemps disputé cette préséance, qui fut octroyée à Arles, par le Concile de Turin en 398, en accord avec ce qui avait été décidé au Concile de Nicée en 325 : l’évêque qui résidait dans la métropole civile aurait autorité sur les évêques de la province. Or, Arles était même devenue capitale des Gaules en 395. Une sorte de dérogation avait été octroyée à Proculus, évêque de Marseille jusqu’à sa mort en 428. On voit que c’est lui qui ordonna Lazare, en 407, évêque d’Aix. |
2 commentaires
Les commentaires sont fermés.