Les actes de Saint Alexandre de Brescia
(Ils sont considérés par les Petits Bollandistes comme des « Actes très sincères et très authentiques ». Voir la note en bas de page)
« Alexandre, né à Brescia, d’une famille illustre, et instruit des vérités de la religion chrétienne, alla à Marseille, encore adolescent, auprès du bienheureux Lazare, évêque de cette ville, lorsque l’empereur Claude* persécutait les chrétiens. S’étant rendu de là à Aix auprès du bienheureux évêque Maximin, et ayant été affermi par lui dans la foi, et enflammé d’ardeur à souffrir le martyre pour Jésus-Christ, il retourna à Brescia: là, ayant vendu ses biens et en ayant distribué le prix aux pauvres, il entra, par le désir qu’il avait du martyre, dans le temple de Diane, et commanda aux démons, au nom de Jésus-Christ, de briser les idoles.
La chose étant arrivée, il est saisi par les prêtres et conduit au préfet Félicien; lequel, après en avoir informé Néron, et après avoir reçu pour réponse qu’Alexandre devait sacrifier aux dieux ou expirer dans de cruels supplices, lui expose l’ordre de l’empereur, et l’exhorte à sacrifier à Mars. Alexandre se met à genoux, comme pour adorer l’idole de Mars, adresse à Jésus-Christ sa prière, et aussitôt l’idole, tombant par terre, est réduite en poudre. C’est pourquoi Félicien, irrité, ordonne qu’il soit battu avec des courroies, et qu’on verse dans sa bouche de l’huile bouillante, mêlée de poix et de soufre. Le préfet, voyant qu’il n’en avait reçu aucun mal, commanda qu’on lui perça les mains, qu’on y passa une corde, qu’on attachât cette corde au cou d’un taureau indompté, et que le martyr fût ainsi traîné par la ville; qu’enfin, après lui avoir coupé les bras et la langue, il eût la tête tranchée.
Comme parurent miraculeusement quatre flambeaux auprès du corps du martyr, et que plusieurs se convertirent à Jésus-Christ à cause de ce miracle, l’évêque Anathalon** l’ensevelit dans ce lieu ; et dans la suite les bressans bâtirent un temple à son nom à cet endroit. »
(Selon la tradition de Brescia, le corps du saint aurait été transporté en France au début du IXème siècle. Où? Mystère. Nous aimerions bien le savoir et remercions nos lecteurs pour d’éventuelles informations…..)
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Note: « Le Père de Bolland (1596-1665), jésuite, entreprit une immense collection où serait publiée la vie de tous les saints dont le calendrier fait mémoire. Avec une audace au-dessus de tout éloge, les Bollandistes éliminèrent radicalement tout ce qui leur parut, dans les pieux récits, manquer de bases historiques solides. Leur œuvre devait continuer jusqu’à nous. » Daniel Rops