Lundi de Pentecôte 1822 Renouveau du pèlerinage de Provence
Dans son ouvrage Sainte Marie Madeleine, Le frère Henri-Dominique Lacordaire rappelle que c’est grâce à Lucien Bonaparte, frère de Napoléon, que les bâtiments du couvent et de la basilique de Saint-Maximin n’eurent pas à souffrir de la révolution.
Il ajoute : « Les reliques mêmes de Marie-Madeleine n’avaient pas péri ; le chef et l’os de son bras droit, pieusement recueillis par une main fidèle, furent authentiquement reconnus, et si l’or et les pierres précieuses manquaient à ce trésor, la Grâce de Dieu, manifestée par tant de merveilles, subsistait plus vive que jamais.
Moins heureuse, la Sainte Baume avait subi les outrages d’une implacable dévastation ; il n’y restait que le rocher même et une partie de sa forêt. Réparée une première fois, ravagée de nouveau en 1815, elle fut enfin bénite solennellement au mois de mai 1822, le lundi de la Pentecôte, en présence de plus de quarante mille hommes, accourus à ce spectacle qui témoignait si hautement de l’impuissance des ruines contre Dieu. Du haut de la terrasse qui est en avant de la Sainte-Baume, l’archevêque d’Aix leva ses mains avec la sainte hostie sur la multitude qui couvrait la plaine et la forêt, et le signe de la croix tomba au milieu d’un silence absolu sur ces lieux et ces hommes qui retrouvaient ensemble et encore une fois Jésus-Christ vainqueur du monde. Une acclamation immense, sortie de quarante mille bouches succéda tout à coup au silence de la bénédiction, et les siècles, ranimés par ce cri de foi, purent entendre, dans l’éternité où ils retourneront tous, l’écho profond de cette fête donnée par tant d’âmes à l’âme de Marie-Madeleine.»
C’est à ce pèlerinage que nous sommes tous invités.