Pèlerinage aux Saintes-Maries-de-la-Mer Dimanche 18 octobre 2009
Il faisait très froid ce jour-là, mais un jour de pèlerinage aux Saintes-Maries-de-la Mer, un mistral glacial n’arrête pas le provençal. C’était la foule des grands jours, une église trop petite pour accueillir tous ceux qui se pressaient pour vénérer sainte Marie-Jacobé et sainte Marie-Salomé. La barque était posée au pied du chœur, et la châsse derrière l’autel, entourée des membres de la confrérie des reliques, vêtus de bleu, le bleu que le ciel nous offrait ce jour-là. Entourée aussi des arlésiens et arlésiennes très élégants dans leurs vêtements traditionnels. Et puis, tous ceux qui se pressaient, de Provence et du Languedoc par affection pour les saintes et aussi, il ne faut pas le cacher, par affection pour la langue provençale qui fut à l’honneur, ce jour-là. Il nous fut en effet rappelé que l’on fêtait cette année le cent cinquantième anniversaire de la parution de « Mireio », ou « Mireille », le chef d’œuvre de Frédéric Mistral. C’est le récit d’une histoire d’amour impossible et la jeune Mireille viendra confier son désespoir aux saintes Maries. C’est là qu’elle mourra, scellant à tout jamais Mistral, Mireille et la langue provençale aux saintes Maries et à l’église où nous nous trouvions réunis si nombreux.
Le Père de Vrégille, curé des Saintes-Maries-de-la-Mer, recevait Monseigneur Feidt, évêque d’Aix-en-Provence qui présida les cérémonies. L’animation en provençal, avec les textes de la messe, le sermon, les prières, et les chants et invocations repris avec cœur par la foule, le tout mené avec beaucoup d’aisance, avait été confiée au Père Desplanches, curé de Salon-de-Provence. Il est parfaitement bilingue, peut-être le seul prêtre capable aujourd’hui de jongler avec les deux langues et pour ceux qui n’étaient pas bilingues comme lui, il traduisait.
Après la messe, ce fut la procession à la mer. Des membres de la confrérie des reliques portent la barque. Pour ouvrir la marche, des gardians sur leurs chevaux blanc ; puis la croix de Camargue ; puis les bannières des confréries et associations qui participent à la cérémonie, dont la nôtre, toutes gonflées par le vent et difficiles à porter. Et puis les arlésiennes, les religieux, la foule celle qui suit, et celle qui regarde, appareils de photos et caméra au poing. Les gardians et les chevaux entrent dans la mer. La barque des saintes aussi. Sur le rivage, une barque symbolise celle par laquelle elles sont arrivées là. Et c’est de là que l’évêque donne sa bénédiction. Retour à l’église.
L’après-midi, tous se retrouvent à l’église pour les dernières prières à nos saintes amies de Jésus. Derniers chants, le salut aux saintes Maries, dernières invocations et, tous, un cierge allumé à la main, tendu vers le ciel, regardent religieusement la châsse remonter lentement,
et retrouver sa place dans la chapelle haute.
Folklore que tout ça ? Pour certains sans doute. Mais pour beaucoup cette journée fut une journée bénie et nous sommes repartis avec au cœur les paroles de Monseigneur Feidt : « Nous avons reçu dans cette église la première évangélisation…. C’est une fierté pour notre église, nous avons reçu les bienfaits de la mission des saintes Maries et des saints de Provence, et deux mille ans après elles ont envie de nous dire : c’est à vous maintenant, pèlerins qui venez en ce lieu, d’être des missionnaires… » Et il ajoutait avant que nous nous quittions ces mots de Jean-Paul II : « N’ayez pas peur ! »
Message reçu par nos amis des Saints de Provence !
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