On garde le souvenir à Marseille d’une petite chapelle dédiée à Marie-Madeleine, construite à l’emplacement de l’ancien Temple de Diane, tout près de l’endroit où sera construite la Major. Voilà ce que nous en dit Grosson, l’auteur du Recueil des Antiquités et des monuments de Marseille (1773) : « La tradition de l’Eglise de Marseille, appuyée par des monuments réparés d’âge en âge, nous apprend que Lazare et sa pieuse famille, lors de leur arrivée à Marseille, se logèrent dans le péristyle d’un petit temple abandonné, situé devant le portique du grand temple de Diane. C’est à cet endroit que Marie-Madeleine commença la première prédication de l’Évangile au peuple de Marseille qui allait au grand temple. Cet édifice nous est précisément désigné par une chapelle que la piété de nos pères érigea, en l’honneur de la Madeleine, sur le même emplacement, pour marquer leur gratitude envers cette sainte, et en perpétuer à jamais la mémoire. Cet édifice, plusieurs fois tombé en ruine, et plusieurs fois réédifié sur le même local, et toujours en l’honneur de la Madeleine, est une preuve constante de l’intention de nos pères, pour conserver la mémoire du même événement. La chapelle existait de temps immémorial, lorsqu’elle fut rebâtie en 1220, et depuis en 1613. Un morceau de sculpture en bas-relief, qui ornait anciennement cette chapelle, représentait sainte Madeleine, environnée d’auditeurs devant le portique d’un temple. Ce bas-relief est nommé dans les titres du XIIe siècle : « Petra imaginis » et « Lapis imaginis ». D’après ces observations, il faut donc conclure que le portique du Temple de Diane se terminait bien près du carrefour des Treize Coins, où est située la chapelle de la Madeleine. »
« Le prêche de Marie Madeleine aux Marseillais »
École Provençale
Huile sur bois XVe siècle
Musée du Vieux Marseille
« Madeleine, debout sur le péristyle du temple de Diane dont elle a le mur dans le dos, prêche aux Marseillais. Ceux-ci sont assis et vêtus en costume de cour de l’époque, avec au centre le roi et la reine, sous les traits de Charles III et de son épouse, successeur du bon roi René et dernier comte de Provence avant que celle-ci ne soit rattachée à la France sous Louis XI en 1481. En arrière fond, on voit l’entrée du Vieux Port, la Tour Carrée du Fort Saint Jean, la chaîne qui barrait l’entrée du port la nuit, et, au premier plan, la fameuse barque sans voile ni rame qui amena Marie-Madeleine en Provence, à la suite des premières persécutions des chrétiens en Palestine. »
Bernard Laluque.
(Certains avaient même attribué ce tableau au Roi René lui-même qui se serait représenté au centre au côté de sa femme Jeanne de Laval) La prédication de Marie Madeleine du Musée du Vieux-Marseille est attribuée à un collaborateur d’Antoine de Ronzen vers 1517.
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