En 1279, lors des fouilles menées par Charles de Salerne à Saint-Maximin, on découvrit, avec trois autres, le sarcophage de Marie-Madeleine dans la crypte où il se trouve toujours et qui est ouverte au public.
Ce sarcophage est d’une variété d’albâtre dit gypseux à grain fin, extrait des carrières de Marmara, preuve que rien n’était trop beau pour la sainte. On peut penser qu’il a été offert à Marie-Madeleine par Constantin et sa pieuse mère, sainte Hélène, qui aimaient résider à Arles, où l’on n’ignorait rien de la première évangélisation de la région.
Où fut-il sculpté ? À Rome peut-être, car il est vraiment du même type que celui de Bassus que l’on a retrouvé dans les catacombes.
Il a malheureusement beaucoup souffert :
il a été martelé par les pèlerins, qui tels Hans von Waltheim, voulaient en ramener des petits morceaux comme reliques, et qui écrivit : « Après les vêpres, le vénérable et honorable Jean de Pontevès, le prieur et prélat supérieur, m’emmena une fois encore dans la crypte et la chapelle sous la terre et me montra encore une fois, toutes les reliques et il envoya l’orfèvre du roi chercher un burin et me fit tailler un gros morceau de tombeau de sainte Marie-Madeleine et me le donna. Le morceau, je l’ai rapporté avec moi au pays. »
(Pèlerinage de Hans von Waltheim en 1474, cité dans le bulletin n°8 de notre association, page 26).
Sarcophage de Marie-Madeleine
Sur la façade du sarcophage sont sculptées cinq scènes de la Passion du Christ, séparées par des petites colonnes.
Mais le plus intéressant, qui a été décrit dans de nombreux textes anciens, c’était la partie supérieure. C’est elle qui a le plus souffert des amateurs de reliques, car elle représentait des scènes de la vie de Marie-Madeleine : « Par le zèle indiscret des peuples de vouloir emporter des choses appartenant à cette sainte, il ne reste plus de ces figures en relief, taillées sur le sépulcre d’albâtre, que de petites figures de quelques anges; les autres, grandes, qui représentaient la vie de sainte Madeleine, ayant été arrachées, brisées ou coupées, à coup de pierre ou de ciseau, et les débris emportés comme des reliques de cette sainte. » nous dit Honoré Bouche*, qui l’a examiné plusieurs fois (« Défense de la foi de Provence ») .
Cette partie supérieure a malheureusement disparu, mais les scènes représentées étaient les suivantes:
– Marie Madeleine chez le pharisien
– L’onction à Béthanie
– Marie Madeleine et le jardinier
– Marie Madeleine aux pieds de Jésus
– Marie Madeleine qui se rend au tombeau
– l’annonce de la résurrection aux apôtres
(On peut remarquer qu’à cette époque, de toute évidence, la Pécheresse, Marie Madeleine et Marie (dite de Béthanie) ne faisaient qu’une seule femme.)
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* Honoré Bouche
Historien, Aix en Provence, 1599 – 1671
C’est un provençal qui connaît bien son sujet. Il a écrit Chorographie ou description de la
Provence et Histoire chronologique du même pays. Il a réfuté les thèses de Launoy dans
Défense de la foi de Provence.
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