Ruf

Saint Ruf Confesseur*

Il était fils de Simon de Cyrène dont saint Marc nous dit dans son évangile (15,21) qu’alors qu’il revenait des champs on lui demanda d’aider Jésus à porter sa croix: « … Et ils requièrent, pour porter sa croix, Simon de Cyrène, le père d’Alexandre et de Rufus… ». Dans son évangile Marc s’adressait à la communauté de chrétiens qui se trouvaient à Rome et on peut penser que deux des leurs étaient Alexandre et Rufus, puisqu’on retrouve Rufus à Rome à la fin de l’Epître aux Romains (16,13). Il fait partie des chrétiens que Saint Paul recommande à ses frères de saluer: « Saluez Rufus, cet élu dans le Seigneur ».

   Paul Guérin (Petits Bollandistes, Vies de Saints, 1876), ajoute qu’ « il suivit saint Paul en Espagne où cet apôtre l’établit chef de l’Eglise de Tortosa naissante. Sur la demande des habitants de Valence émus des merveilles opérées à Tortosa, il envoya dans cette ville quelques-uns de ses disciples pour y porter la lumière de l’Evangile. Il passa ensuite les Pyrénées avec Paul-Serge, que l’apôtre des gentils avait ordonné évêque de Narbonne, et vint fonder l’Eglise d’Avignon. Il propagea l’Evangile de manière étonnante dans la contrée et fit bâtir, dit-on, une chapelle sur le rocher, où, selon la tradition, Charlemagne fit élever plus tard la basilique Notre-Dame des Doms.
Comblé d’années et de mérites, Rufus s’endormit dans le Seigneur vers l’an 90. Le martyrologe romain le mentionne le 12 novembre: les églises d’Avignon et de Tortosa célèbrent sa fête le 14 du même mois ».

On le retrouve donc en Avignon où sainte Marthe fut la première à annoncer l’Evangile avant de s’installer à Tarascon. Des tout premiers chrétiens il ne reste que peu de traces: une nécropole paléochrétienne, des inscriptions et des vestiges funéraires et le souvenir d’un ermitage à l’endroit où fut fondée en 1039 l’abbaye de Saint-Ruf, à l’origine de l’ordre des Chanoines du même nom qui a disparu fin XVIIIe. Reconstruite dans la seconde partie du XIIe, fortifiée au XIVe et démolie au XVIIe, de l’abbaye il ne reste qu’une partie de l’église: transept, chevet et clocher.

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* Confesseur
   Non pas pris ici dans le sens de prêtre qui entend la confession d’un fidèle dans le sacrement de pénitence. On qualifiait de confesseurs les premiers chrétiens qui proclamaient leur foi publiquement.

Les saints de Provence

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