Saint Sidoine, an 80 (?)
Par le chanoine Albanès
Gallia Chrisiana Novissima
« Au nombre de ceux qui quittèrent la Judée et arrivèrent à Marseille avec Lazare et Maximin, Marthe et Marie-Madeleine, se trouvait l’aveugle-né auquel le Sauveur rendit miraculeusement la vue, comme saint Jean le raconte au chapitre IX de son Evangile. Ce personnage évangélique est connu dans le pays d’Aix sous le nom de Sidoine, il est regardé comme ayant été le successeur de saint Maximin et le second évêque de cette ville. Sidoine est donné par son nom dans l’authentique de 716, trouvé en 1279 avec les reliques de sainte Marie-Madeleine, acte que les néo-critiques appellent hardiment un faux, et que des savants qui jouissent à juste titre d’une grande réputation, ont considéré comme une pièce très curieuse, dont ils ont inséré le texte, ou pris ouvertement la défense, dans le Recueil des Historiens de Gaules, dans les Acta Sanctorum, dans le Nouveau Traité de Diplomatique, dans l’Art de vérifier les dates, dans la Critique des Annales de Baronius, de Pagi, etc.
La lumière n’est venue qu’après.
Il est nommé en 1060 dans une charte de Saint-Victor, à l’occasion d’une église qui lui était dédiée au diocèse de Toulon; en 1068 lors de la consécration de l’église du Val, près de Brignoles, et en 1093 dans une autre charte constatant qu’il avait un autel dans l’église de Saint-Maximin. Enfin, Bernard Gui le nomme aussi, et dans son Miroir Sanctoral, et dans la Vie de Saint Maximin, où il le compte, ainsi que nous l’avons déjà vu, parmi les compagnons de voyage de ce dernier.
Dans tous ces documents, son nom est Sidoine. Mais le saint avait un second nom, qui rappelait le souvenir du miracle dont il avait été l’objet lorsque la vue lui fut rendue; et l’église de Saint-Paul-Trois-Châteaux, qui se glorifie également de l’avoir eu pour évêque, le connaît plus particulièrement sous le nom de saint Restitut. Ceci ne peut faire aucune difficulté, puisque cette double appellation s’applique certainement à une seule et même personne. A Aix où la première était plus usuelle, l’autre était acceptée aussi et employée officiellement, et il y avait dans l’église métropolitaine de Saint-Sauveur un autel de saint Restitut, deux fois mentionné dans l’acte de consécration de cette église. Longtemps auparavant, Bernard Gui usait de même indifféremment de l’un et de l’autre de ces noms en parlant du même homme, et après avoir, dans un de ses ouvrages, appelé Sidoine l’aveugle-né, il lui donnait un peu plus loin le nom de Restitut, en des termes qui écartent toute méprise. Il faut donc identifier saint Restitut avec saint Sidoine, et ne faire qu’un tout de ce qui est dit des deux. »
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