SAINTE MARTHE
Elle est celle qui accueille, qui ouvre sa maison, son porte-monnaie et son cœur, la parfaite maîtresse de maison, une foi à toute épreuve. Du solide. Elle a reçu le Christ à plusieurs occasions et l’Evangile nous dit, dans le passage qui relate larésurrection de Lazare (Jean 11, 1-46), que « Jésus aimait Marthe et Marie sa sœur, et Lazare. » C’étaient de riches notables et sûrement de bons maîtres car Maximin qui fut leur intendant, Marcelle et Suzanne qui étaient à leur service les suivirent dans leur exil jusqu’en Provence.
On oppose souvent Marthe à Marie, sa sœur, qui est celle qui écoute, assise aux pieds de Jésus: « Marthe, Marthe, tu t’inquiètes et t’agites pour beaucoup de choses; pourtant il en faut peu, une seule même. C’est Marie qui a choisi la meilleure part; elle ne lui sera pas enlevée. » (Luc 10, 41-42)
On retrouve une dernière fois Marthe dans l’Evangile à l’occasion de la deuxième onction, chez Simon le Lépreux. Elle était venue aider au service. On l’imagine efficace et discrète.
La suite, c’est la tradition de Provence qui nous la transmet: Après leur arrivée en Camargue, Lazare et les siens se dispersèrent. Marthe remonta le Rhône , apporta la foi à Avignon, et même jusqu’à Pernes. Mais c’est à Tarascon qu’elle s’installa après avoir débarrassé la région de la célèbre Tarasque,un animal redoutable qui semait la terreur. Elle y construisit près du Rhône un oratoire et sa maison.
De toute la chrétienté on vint en pèlerinage à Tarascon. Les miracles étaient innombrables. Le trésor de l’église débordait des cadeaux somptueux offerts à la sainte en reconnaissance des grâces obtenues. Mais personne ne fit autant pour elle que Louis XI.
Il lui offrit une superbe chasse reliquaire* en or massif de 25 kg où l’on plaça son crâne.
Qu’est-il devenu? Notre Bulletin n°16 raconte qu’ « en 1793, le conseil municipal contraint d’envoyer à la monnaie de Marseille l’argenterie de l’église, s’efforça d’en excepter la chasse d’or, mais il fut obligé de céder aux ordres du district. Personne à ce moment-là ne pensa à retirer du reliquaire le chef de la sainte ni un autre ossement considérable renfermé dans un reliquaire en forme de bras, et ces deux reliques furent perdues par suite d’une imprévoyance. »
De reliques, il ne reste aujourd’hui à Tarascon que des fragments d’os et un reliquaire qui n’est que la copie de celui offert par Louis XI. Par contre, le bras gauche et la main de Marthe avaient été offerts au prieuré royal de Notre Dame de Cassan au XVe siècle. On peut les vénérer encore aujourd’hui à l’église de Roujan. « Cette main, précise également notre Bulletin n°16, qui est mince et petite, et ce bras sont encore revêtus de leur peau, excepté une partie du bras, d’où quelqu’un, par une dévotion débordante a détaché, disait-on, la peau qui manque. De plus, les doigts de la main possèdent leurs ongles, tous parfaitement entiers, à l’exception de celui du pouce qui a été pareillement enlevé par excès de piété. »
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Méditation: Marthe et Marie
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